Le temps est venu d’ouvrir le monde à l’énergie féminine et de permettre à chacun de marcher comme une « personne entière » capable d’unir son énergie féminine et masculine.
Je refuse d’être, la moitié, ou complémentaire, de qui que ce soit.
Je refuse d’adhérer au mythe des dieux, qui ont divisé l’Homme pour qu’il cesse de les menacer en se consacrant à la quête de sa moitié.
Je suis (et nous sommes) un être entier composé d’une énergie féminine et masculine.
Les conséquences de cette aberration, qui a divisé les hommes en deux groupes, sont bien plus graves qu’une question de discrimination des sexes ou de conditionnement. L’immense majorité des individus, qu’ils se nomment « homme » ou « femme », ont pendant des siècles mutiler leur féminin pour adhérer brillamment à la réalité construite par les visionnaires.
Mais que veut dire masculin et féminin ?
Le Principe du masculin
La tête est le siège où le cerveau créé une représentation du Monde. Il a été élu comme la manifestation principale de la vie humaine « je pense dont je suis ». Il ouvre l’espèce à la voie de l’abstraction, de l’analyse, de la verbalisation et de la transmission. Il peut construire une réalité virtuelle accessible à tous. Il pose un cadre unique qui définit, le temps et l’espace.
Quand on privilégie le cerveau, on autorise l’espèce humaine à se croire le créateur, le maître de sa réalité, et de s’affranchir des limites du vivant. Cela est possible parce que le cerveau est toujours en état de dissociation. Il est celui qui regarde, il est celui qui ne meurt jamais. Si on sépare le cerveau du corps, il n’a pas de limite, et c’est ce que des générations ont fait pendant des siècles. L’humanité a essentiellement fonctionné sur le principe du masculin.
Principe du féminin
Le corps est le siège des sensations, des émotions, des pulsions, de l’intuition, mais aussi, il est relié à la loi de la vie et à l’ensemble du monde vivant. Le corps sait qu’il dépend d’un ensemble qui n’est pas sous son contrôle comme l’air, l’eau, le végétal, l’animal, etc. Chaque individu a un corps qui détermine ses limites et sa place. Si j’écoute mon corps, je sais quand je suis fatigué·e, avec ma tête, je peux tenir longtemps. C’est le corps qui lâche quand la charge est trop lourde, le cerveau ne connaît pas la mort.
La vibration du corps unit l’homme au sein du monde vivant, il fait partie du tout. La connaissance transmise par l’expérience physique et vibratoire est dépourvue de mots, et d’analyses, pourtant elle modifie la perception du cerveau (d’où l’importance d’en être coupé, si on veut préserver le monde actuel, hélas !).
Un exemple : quand la beauté vous submerge, les mots s’absentent et pourtant, cette expérience vous enseigne un rapport à l’univers dans lequel vous n’avez plus peur de mourir. La méditation délivre certains yogis de l’angoisse de mort et il n’y pas d’explication, c’est un état qui modifie leur façon de vivre.
« On ne vit qu’en laissant vivre » disait Goethe.
C’est le principe du féminin. Le critère essentiel, c’est l’expérience « du lâcher prise ».
Vous l’avez compris, on ne naît pas femme ou homme, on le devient ! Ces conditionnements différents sont liés à des attributs physiques qui incarnent symboliquement ces deux dynamiques décrites ci-dessus.
Le vagin symbolise le réceptacle qui reçoit la vie sans intervenir avec confiance et parfois jouissance. C’est le principe du féminin
Le pénis pénètre, possède, ensemence et s’approprie la création qui vient. Il veut la contrôler, la transformer, à sa guise. C’est le principe du masculin.
Séparer le corps de la tête, le masculin du féminin a conduit l’humanité au bord du suicide. Mais la vie n’a peut-être pas dit son dernier mot.
Nous assistons au retour de l’énergie féminine qui peut avoir une voix. Nous voyons apparaître des personnes qui sont connectées à la réalité de leur corps et de leur mortalité et de fait, ils ressentent la fragilité de la terre. Et l’urgence de l’action. Ils se connectent avec leur féminin, ils sentent, ressentent, la réalité du vivant et ils utilisent leur masculin en inventant, en écrivant un autre monde où l’homme trouve sa place au sein du réel et découvre la beauté qu’il a ignoré pendant si longtemps.
Le cas de la grossesse
Certain·es s’étonneront de cette non-différenciation des sexes en m’opposant la particularité de la grossesse. Cette expérience apporterait une connaissance sans égal. Je refuse cette idée.
,S’ouvrir au féminin, c’est faire confiance à la vie comme dans l’état de grossesse mais aussi quand on est confronté·e à une grave maladie. La mort ou la vie propose la rencontre avec le lâcher prise et la confiance en la vie. Dans tous les cas, ces expériences sont source de transformation et/ou de naissance ou de renaissance, il y a un avant et après, à jamais différent.
Ma phrase du féminin :
« La vie est un mystère à vivre et non un problème à résoudre » – Gandhi.
Défini comme homme, cela fait un moment que je ressens cette forme d' »injonction à la virilité » qui conduit à museler sa part de féminité. je suis heureux de lire vos mots.