Les bivouacs, la vibration de l’année

Bivouac, pause chamanique, clivage : les trois mots qui incarneront la vibration de cette année dans ma pratique.

Pour ce rendez-vous de la rentrée et à travers cette lettre, j’ai choisi de vous faire partager le chemin que j’ai parcouru pour trouver les mots qui seront les alchimistes de cette année.

Il y a une dizaine de jours encore, j’appréhendais la rentrée. La joie avait quitté ma maison. Je ne trouvais pas l’inspiration de ma place et de ce que je voulais partager dans mon activité. La vie m’a prise par la main et m’a montré le chemin.

Une histoire à partager, un rêve éveillé.

Première partie

J’étais dans un avion pour une destination inconnue. Tout était tranquille, je lisais, je me sentais bien. Quand brusquement, les turbulences sont arrivées. Nous étions secoué·es, certains bagages sont tombés des coffres au-dessus de nos têtes, plusieurs personnes criaient et nous sentions tou·tes dans la voix de l’hôtesse (qui ne cessait pas de nous répéter : « d’attacher nos ceintures et de rester calme ») que le stress l’envahissait aussi.

Plus cette situation se prolongeait, plus une certaine appréhension pointait son nez.

Le sentiment d’être piégée et de devoir subir, assise et attachée, une situation dangereuse m’était insupportable, surtout que je devais m’en remettre à un seul homme : le pilote ! Pour mieux vivre ce danger, j’ai essayé vainement de trouver un moyen de sortir de la peur. J’ai tenté de prier, de chanter, de rentrer en hypnose ou en méditation… Impossible ! J’ai voulu regarder un film sur l’écran de mon portable pour fuir ce qui se passait dans l’habitacle, mais j’étais secouée et je ne pouvais pas faire abstraction de cette situation… J’ai alors pensé aux statistiques : « être dans un avion est très sécurisant, il y a très très peu d’accidents » mais malgré tout, mon angoisse continuait à monter et mon impuissance a exploser.

J’avais de plus en plus peur et la psychologue que je suis pouvait analyser que la capacité couramment employée qui s’appelle « le clivage » ne fonctionnait pas.

Deuxième partie

Puis comme par magie, une grande lumière blanche a explosé devant moi et  je me suis retrouvée dans un ailleurs merveilleux.

Ce cauchemar s’est transformé d’une façon étonnante, je n’étais plus dans l’avion, j’étais dans un bivouac au milieu du désert dans une merveilleuse palmeraie entourée d’hommes et de femmes qui me tenaient la main, dans un cercle de médecine apaisant et ressourçant. Je n’avais plus peur, je pouvais écouter les voix des un·es et des autres, les cris et les pleurs. Le chaos de chacun·e ainsi exprimé me secouait mais je n’étais plus effrayée, nous partagions ensemble les images d’un futur angoissant, et pourtant, pas de peur mais de la compassion et une bienveillance maternante et innovante émergeait de chacun·e de nous…

La parole mélangée dans ces regards croisés, laissait la place à la souffrance du monde et permettait aux larmes de s’évader. Elles devenaient de petits torrents qui rejoignaient le désert que l’on voyait fleurir, en suivant du regard le cheminement de leurs escapades. Le merveilleux de cette alchimie nous pétrifiait dans la beauté.

La vision   

J’entendis alors cette phrase d’un des participants « Quand l’homme devient la nature, l’eau-de-vie qu’il porte en lui participe à l’émergence de la beauté du monde ressuscité. Et j’ai su comme si c’était une évidence. Ce bout de chemin à faire sera difficile et les moments de désarrois seront nombreux mais si nous prenons notre place au cœur de la nature (et nous sommes la nature), la vie nous amènera à bon port dans la mutation du monde.

En m’unissant à la réalité de la terre, j’ai repris vie et j’ai compris la route que je devais accompagner. La dynamique du Bivouac sera l’incarnation de cette vision thérapeutique et chamanique.

L’épilogue : en entendant l’écho du monde extérieur

Dans la vie de chacun·e, le chaos du monde extérieur réveille les blessures, favorise les angoisses, paralyse les actions. Il secoue consciemment ou inconsciemment le monde intérieur de chacun·e et provoque une insécurité générale.

En entendant l’écho du monde extérieur, je m’immobilise. Se boucher les oreilles ne sert à rien. La vibration de monde en transformation secoue chacun·e au cœur de sa vie et réveille ses fragilités, ses traumatismes, ses peurs.

L’énergie du cercle de médecine du bivouac, de la pause chamanique apprivoise les secousses du monde extérieur et réunifie le monde intérieur.

L’avion est la prison du monde psychologique dans lequel nous, le monde, sommes enfermés. Toutes les tentatives que nous faisons pour ignorer l’angoisse du futur sont inefficaces mais par contre l’une d’entre elle, la plus répandue, immobilise les peuples face au séisme qui nous attend.

« Le clivage ». On sait, mais on ne peut rien faire, à part des réunions dont les rapports nous terrifient. Des milliards de personnes sont prisonnières psychologiquement pour agir par le « clivage » mis en place pour diminuer la peur.

Plus j’ai peur, plus je me coupe des informations qui me font peur, cela me permet de continuer ma vie tranquillement. Ce que ma main droite connaît la gauche l’ignore. C’est un processus que nous connaissons tous dans le couple, dans le travail et en période de deuil… Un exemple bien connu qui révèle ce processus : « je sais que mon couple va dans le mur si je continue comme ça, mais je ne peux pas faire autrement ».

Sortir du clivage, c’est partir dans l’action et l’innovation. C’est une route difficile et courageuse. Cette unification peut faire très peur mais aujourd’hui oser sortir du clivage pour agir est la phase préalable pour résister au suicide collectif. Quand on quitte le clivage, c’est comme arrêter la péridurale, on ressent les contractions du monde, cela est douloureux, parfois effrayant, mais la confiance dans la joie de la future naissance permet de transcender et de mieux accompagner cette période douloureuse.

Conclusion

Je partage avec vous cette vision éprouvante, cette expérience chaotique émotionnelle que j’ai vécue et qui m’a conduit à trouver la musique, la vibration nécessaire pour animer les groupes cette année.

Vous l’avez compris « le clivage » sera la dynamique que je vous propose de travailler cette année. Sortir de l’avion et rencontrer le bivouac, accoucher de l’homme debout qui traverse l’épreuve avec amour.

À très vite sur la route de l’Indien qui vit en chacun de nous !

Actions : les bivouacs virtuels en présentiel

Le bivouac, pour moi, devient ce lieu, cette matrice humaine, dans laquelle des hommes et des femmes accouchent de leurs peurs et ressentent profondément la joie de ce qui va naître. Le bivouac, c’est le retour dans le corps, dans la connexion à l’ensemble du vivant. Pour agir, il faut unir la tête, le cœur, le corps, les vibrations. C’est la route de l’Indien.

Le bivouac peut s’appeler « la pause chamanique » qui permet de laisser pousser le monde de demain avec curiosité et amour. C’est un bon moyen pour retrouver la responsabilité de sa vie et de ses actions. Nous allons vivre des contractions fortes pour donner naissance à cette nouvelle réalité, mais le féminin est en chacun·e de nous et avec lui se renforce la confiance en la vie.

Cette année : les constellations chamaniques, les initiations chamaniques, la formation, les cercles de médecine et les bivouac virtuels seront en résonance avec cette médecine du bivouac et la dynamique de l’écho du monde extérieur qui réveille nos peurs, nos fragilités, nos traumatismes et immobilise notre capacité d’action.

La formation, nous avons besoin plus que jamais de découvrir l’art du collectif, qui n’est pas de partager une vision au plus grand nombre mais de faire émerger une vision qui étonne même celui qui est l’animateur du groupe. Apprendre à animer un cercle de Médecine, un bivouac, c’est permettre aux plus grand nombre de devenir actif créatif et intuitif pour traverser le chemin de mutation qui attend chacun qui attend le monde.

Les constellations ont la particularité de travailler sur les vibrations passées présentes et de les transformer, mais aujourd’hui, nous devons inclure la dynamique particulière d’un monde extérieur en transformation.

Les initiations chamaniques auront un dernier module qui permettra à chacun de laisser résonner le chaos extérieur sur son monde intérieur et de rencontrer la dimension de la troisième voie, la voie du chaman.

Les cercles de Médecine et les bivouac virtuels, j’en animerai certains avec Emmanuelle pour le mouvement Héla et d’autres avec Charline pour le groupe Gaïa. Deux grandes complices qui m’ont permis d’apprivoiser les vidéos conférences et m’ont fait confiance tout au long de l’année dernière.

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